De vous à moi, j'ai toujours été trop grand.

 

Bien que promis à connaître les joies des familles nombreuses, j'ai toujours été sous-exploité et limité à quelques habitants. D'abord, l'ingénieur des mines qui m'a fait naître au début du siécle dernier et son épouse, puis un charmant couple d'enseignants resté dix ans sans enfant, avant d'en avoir une seule, Stéphanie, eux qui en voulaient quatre ...

 

Une seule, mais pas des moindres ! Car elle m'en a fait voir de toutes les couleurs. Et elle continue ...

Plus de 40 ans que dure notre relation, fusionnelle au début, hebdomadaire quand elle a commencé - je me demande encore bien pourquoi - ses études de droit et ensuite en pointillé quand elle pensait que l'herbe était plus verte ailleurs. Je sais qu'elle ne m'a jamais oublié et, depuis qu'elle m'a racheté en 2007, je sais que nous deux, c'est pour la vie !

 

J'ai tout vu : l'exploitation minière, les deux guerres, une cachette pour les parachutistes anglais dans la porcherie, la fermeture du passage latéral pour agrandir la maison, un abri antiaérien transformé en abri pour chicons dans les années 70, l'arrivée de l'autoroute, la démolition de la grange branlante qui a fait place au plan d'eau et aux poissons qui me chatouillent la plante des pieds, ...

 

Je pensais alors être au bout de mes surprises, mais depuis deux ans maintenant, c'est le branle-bas de combat !

 

Après sa séparation, Stéphanie s'est évidement rendu compte que j'étais trop grand pour elle et son fils. Pour se rapprocher de son travail à Bruxelles, elle a envisagé de me louer ... et même de me vendre !!!

Et puis, un jour d'octobre 2015, tout a changé. Elle est revenue de sa journée toute excitée en répétant "c'est lu-mi-neux" et n'en a pas dormi de la nuit. En quête de sens depuis plusieurs années, elle avait mangé avec un ami avec lequel elle avait discuté d'une éventuelle reconversion professionnelle. Celui-ci lui avait lancé en boutade de commencer son activité dans le garage comme certaines entreprises bien connues maintenant ... "Dans le garage ? Ah, noooon : TOUT le rez-de-chaussée et le jardin !"

Et là, je suis passé de fardeau familial, "que vais-je bien pouvoir faire de cet endroit ?", à formidable atout : "le lieu de tous les possibles" ! On m'a alors donné un nom : 'ARTCHIZEN centre ludique d'épanouissement pour petits et grands', rapport à ma localisation à Harchies mais avec plein d'autres sens aussi, semble-t-il, qui m'échappent un peu. On m'a vidé, repeint dans des couleurs inspirantes - oui monsieur, et aménagé avec soin et amour, ... à l'intérieur comme à l'extérieur. J'ai maintenant une grande baie vitrée, une maison des palabres, une spirale aromatique, une pergola, un pavillon d'été, un jardin d'hiver et une promenade pieds-nus. Je rayonne d'aise.

 

Je suis devenu un endroit atypique et extraordinaire où il fait bon se prélasser, un terrain de jeu et d'apprentissage pour les enfants et les adultes. J'abrite des tas d'activités ludiques et créatives en lien avec le bien-être et de développement personnel. Moi qui ai toujours adoré recevoir du monde, je suis vibrant d'émotions. Et, cerise sur le gâteau, depuis 2018, fini de partager Stéphanie avec le secteur des assurances : elle ne s'occupe plus que de moi !

 

Là où je me croyais inadapté et bien trop grand, il n'y avait finalement qu'à dévoiler tout mon potentiel. Et je sens qu'avec Stéphanie, tout m'est permis.

 

Rendez-moi visite et venez vous amusez et prendre soin de vous ! Je vous attends, je ne bouge pas et je vous promets un accueil de qualité au sein de mes murs.

Une dernière confidence !? : ... j'espère accueillir tant de monde que l'on finisse par me trouver trop petit 🙂

 

ARTCHIZEN, Harchies, septembre 2018